Les swales sont des fossés réalisés selon une courbe de niveau, et destinés à recueillir l’eau de pluie afin de la stocker dans le sol. Ces ouvrages participent aussi à freiner le ruissellement, et donc l’érosion.
Cette technique a été largement popularisée par Bill Mollison, et elle complète la gamme disponible pour une bonne gestion des eaux de pluie.
Notre parcelle en forme de cuvette, et non sujette aux glissements de terrain se prête à la mise en place de swales.
Cette technique est d’ailleurs traditionnellement employée ici, et ces travaux sont réalisés par l’état. Malheureusement, les agriculteurs ont tendances à éliminer ces structures (tabias), ce qui a été le cas chez nous.
Hiver 2015, les grands travaux
Nous sommes restés longtemps sans comprendre pourquoi certains oliviers avaient une motte de terre au pied, avec des racines à nue. On n’osait pas croire que c’était le témoin d’une perte de sol massive et pour cause c’était le vestige d’anciennes buttes. Cela nous est apparu clairement quand nous avons effectué le marquage des swales. Les piquets suivaient parallèlement une ligne formée par ces arbres buttés.
Dimensions et piquetage
Nous avons repris l’espacement initial d’environ une swale tout les 80 mètres dépendant du sens et de l’importance de la pente. Puis on a creusé sur environ 2.5 mètres de large. On a commencé le marquage avec un niveau en A, et c’était vraiment fastidieux. Les distances à couvrir sont importantes et le niveau, d’un écartement fixe ne permet pas de gérer les micros bosses et trous. Il est parfois difficile de trouver les points de la courbe de niveau. Nous avons eu l’opportunité de nous procurer une lunette optique de chantier. Ainsi nous avons pu progresser beaucoup plus efficacement. Un moment de grande satisfaction de pouvoir effectuer à temps ces travaux importants pour l’efficience de notre système. Le tractopelle s’est mis a l’œuvre, l’opérateur a été réceptif quant au résultat attendu et le travail a été assez bien fait. Nous lui avons aussi demandé de façonner des dos d’âne sur la piste quasi rectiligne qui longe le terrain, afin de freiner l’eau et ainsi le ravinement. La pente naturelle nous étant favorable, l’eau de la piste est dirigée elle aussi dans les swales. Tant et si bien que notre voisin nous a accusé de voler l’eau ! Pure mauvaise foi de tout voisin qui se respecte… Car bien sûr l’eau ne saurait remonter la pente pour aller dans ses terres. Qui plus est, il a sur son terrain enlevé toutes les tabias. C’est dire qu’il n’est pas préoccupé par la récupération de l’eau ou l’entretien de la piste.
De nouvelles perspectives
Les swales ont changé l’allure du terrain et cassé les lignes monotones des oliviers. Ceci sera accentué avec les plantations futures sur les buttes des swales et le long des fossés. Le plus dur c’est d’être patients car nous ne pouvons pas réaliser tout d’un coup…. nous reste l’imaginaire en attendant. Comble de satisfaction, une semaine après la fin des travaux, grosse averse! Les swales ont bien fonctionné, la majorité étaient bien remplies et les dos d’âne ont joué leur rôle. Bien sûr il reste de l’affinage pour une finition améliorée, travail que nous effectuerons…. quand on aura le temps. La pente faible du terrain est peu propice au débordement de l’eau par dessus la butte de la swale. Cela nous laisse le temps d’observer pour bien situer les trop pleins. Car aujourd’hui, tant que le terrain n’est pas clôturé, les accès et cheminements restent provisoires. Et nous avons du mal à nous figurer leur évolution. Difficile d’anticiper le design des chemins alors que nous ne maîtrisons pas nos besoins liés à l’ergonomie de travail. Pas question donc de faire des travaux que nous devrions défaire par la suite. Observations et compréhension de nos besoins sont nécessaires, la preuve encore que le design est un processus continu, réajusté en fonction de nos réalités.