Success Story permaculture: Yosra Chaibi, permacultrice en bio
Ingénieure agronome, Yosra se donne la chance de vivre son rêve d'agricultrice
A cette époque, j’ai commencé à offrir le service de consulting pour répondre aux besoins des éco-entrepreneurs. Effectivement, en tant qu’éco-entrepreneur, pour concrétiser sa vision et ses convictions, il faut également disposer des moyens techniques adéquats.
Grâce à mon expérience à L’ombre du palmier, j’ai pu lui fournir de nombreuses astuces qui lui ont permis de gagner du temps et surtout de renforcer sa confiance.
La permaculture Tunisie: expérience transformatrice d’une ingénieure agronome en une agricultrice éco-engagée
Permaculture tunisie et nature sont grandioses et tellement nobles que tout vibre harmonieusement quand ils s’allient. L’univers répond incroyablement aux belles intentions, j’y crois profondément, notamment quand je revis l’histoire de Yosra. C’était la vie au contact de la Nature, dans son respect qui l’a inspiré dans son choix d’études et de carrière. Cependant, porter les souliers d’agricultrice n’était pas évident. Face à ce rêve, il y a beaucoup de barrières, y compris l’autocensure qu’on s’impose parfois en tant que femme et vis-à vis de ce métier.
En toute évidence, ces décisions mûrissent doucement mais sûrement. En 2015, le moment opportun est venu. La maturité? Le contexte? Je ne saurais le dire à sa place. En cette année, Yosra et Yosr, sœurs et partenaires se lancent avec l’achat d’une parcelle de 5 hectares aux alentours d’Utique.
Allo, y a-t-il un professionnel de la permaculture Tunisie?
Le choix de l’agriculture biologique était déjà acquis. Cependant Yosra voulait aller plus loin dans les bonnes pratiques grâce à la permaculture. Avec son mindset de femme entrepreneure accomplie, Yosra veut s’entourer pour démarrer en permaculture sur des bases solides.
Or en 2015, nous venons tout juste de créer l’Association Tunisienne de Permaculture. Après une année, nous nous en étions déjà retirés pour nous concentrer sur le développement de L’ombre du palmier.
Malgré une bonne progression du mouvement, tout ça manquait de structure. En effet, les quelques permaculteurs porteurs de projets agricoles commerciaux se consacraient à leur ferme.
Mais à L’ombre du palmier, on a toujours eu à cœur de soutenir le développement des fermes, parfois même au détriment de la nôtre.
Nous avons fait ce choix en ayant à la fois une perspective à court terme et une vision à long terme. Aujourd’hui, nous commençons à récolter les fruits de cette décision. Ce qui est parfaitement illustré par le dicton :
“Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin”. Balthazar Dadvisard.
Car une ferme en permaculture joue un autre jeu, avec d’autres règles. Il est donc illusoire de s’évertuer à être compétitif avec le modèle mortifère conventionnel. Sinon on risque de perdre son âme! Alors, pour que la permaculture puisse donner naissance à des projets viables économiquement, nous devons construire toute une filière, toute une communauté.
C’est donc avec un certain soulagement que Yosra a entrepris notre collaboration. Oui, il existe bel et bien des professionnels de la permaculture, avec suffisamment d’expérience de terrain pour la conseiller efficacement. Je remercie encore Yosra pour sa confiance, de m’avoir donné la chance de développer cette compétence de conseil.
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Deuxième écueil persistant, les peurs
Du fait de son inexpérience en permaculture, Yosra éprouve encore quelques réticences à changer radicalement, ce que j’estime légitime. De plus, compte tenu de mon rôle limité, Yosra fait appel à d’autres intervenants. Elle recrute un ingénieur agronome pour faire le suivi des cultures et le conseil quant aux itinéraires de conduite. Et là c’est l’embrouille, car les visions sont différentes, pour ne pas dire opposées. Pourtant, on lui a conseillé de ne pas mélanger les torchons et les serviettes!
Néanmoins, c’est inévitable! Les peurs remontent car à ce moment, mon approche manque de références et de modèles probants. Alors que l’ingénieure vient avec toutes ses études scientifiques et ses preuves à l’appui. Et là, on ne peut rien faire à part laisser le client faire sa propre expérience et ses propres erreurs. D’ailleurs, c’est un cheminement nécessaire après tout, que les parents connaissent bien! Une personne dont le moteur est le rêve mérite de mettre sa touche. Des pincées de son âme, tout comme sa sueur et ses erreurs font l’authenticité de son projet. ça fait partie du processus! 😉
Les écueils qui persistent encore pour les porteurs de projets
Même si Yosra s’implique sur le terrain, elle ne peut mener elle-même l’ensemble des tâches agricoles.
Elle emploie donc une personne à temps plein, qui demeure sur place. Mais ce travailleur est loin d’embrasser la vision agroécologique! Et c’est le cas de tous les travailleurs agricoles actuels.
Par conséquent, je suis obligée d’adapter les mises en œuvre pour trouver un compromis qui permet d’obtenir un travail satisfaisant tout le monde. Car si je propose rigidement des itinéraires trop décalés avec ce que le travailleur a l’habitude de faire, c’est l’échec assuré!
Malheureusement, l’absence de travailleurs qualifiés représente encore aujourd’hui un frein majeur au développement des fermes en permaculture. Mais à L’ombre du palmier, nous prenons cette responsabilité entre les côtes. Voilà pourquoi, nous travaillons à la vulgarisation de la permaculture.
Henchir el Khir, UnoBio, Yosra continue le combat
8 ans après notre rencontre, Yosra porte toujours haut et fort son engagement pour une agriculture écologique. Au sein de sa ferme, Henchir el Khir, qu’elle continue de développer. Et avec la création en 2019 du premier syndicat des professionnels de l’agriculture biologique, UNObio, où la permaculture fait parler d’elle par son intermédiaire.
Ma vision de l'accompagnement
Dès le départ j’ai défini mon rôle comme celui d’un accélérateur temporaire. Donner la pleine autonomie décisionnelle au client c’est ma mission car je ne veux en aucun cas devenir indispensable. C’est pourquoi, au cours de l’accompagnement j’ai incité les jeunes éco-entrepreneures à poursuivre leur cheminement avec le Cours de Design en Permaculture. Et elles ont suivi mon conseil.
Ce cours restera gravé à jamais dans ma mémoire. D’abord parce que j’ai animé seule pour la première fois. Ensuite, parce que le hasard a fait que nous nous sommes retrouvées entre femmes, avec les 5 participantes. Chaque séance était attendue non seulement pour son contenu, mais encore pour la convivialité et l’ambiance women power.
Aujourd’hui, après presque 8 ans d’accompagnement avec cette formule, il m’est apparu nécessaire de la faire évoluer. Justement à cause de ce principe d’autonomisation.
Couramment, lorsqu’un client engage un consultant c’est bien pour qu’il fasse le travail à sa place. Mais dans ce genre de projet, c’est un raccourci contre productif au final. Car le porteur de projet devra mener sa ferme seul à un moment donné. C’est pourquoi je développe aujourd’hui une nouvelle formule, le Bootcamp du permaculteur. Il s’agit toujours de soutenir les porteurs de projets, dans un cadre sécurisant, mais avec une approche plus impliquante.
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