L'Alfa (stipa tenacissima)
Plante à usage technique de zone 4
Une plante sauvage des zones arides à favoriser à la ferme
L'Alfa, Stipa tenacissima, espèces des steppes centrales tunisiennes
Parfois, les solutions les plus puissantes se trouvent sous nos yeux.
L’alfa, ou Stipa tenacissima, est l’une de ces plantes discrètes et robustes qui jouent un rôle majeur dans les écosystèmes arides tunisiens. Capable de survivre là où l’eau manque, elle assure la stabilité du sol, abrite la faune auxiliaire, et participe à la régénération naturelle des terres dégradées.
Pour les fermes en permaculture, l’alfa est bien plus qu’une graminée sauvage : c’est une plante ingénieure, une source de matière première locale, et une alliée de la biodiversité.
Ecologie et description
L’alfa est une graminée vivace en touffes denses, pouvant atteindre 1 mètre de hauteur. Ses racines profondes et étalées lui permettent d’extraire l’humidité du sol et de résister aux vents chauds et à la sécheresse extrême.
Elle forme naturellement de vastes tapis appelés alfaïères, typiques des hauts plateaux tunisiens, algériens et marocains.
Ces formations jouent un rôle essentiel dans le cycle hydrique : elles ralentissent le ruissellement, favorisent l’infiltration de l’eau et maintiennent une couverture permanente sur le sol. Ce tapis racinaire est l’un des meilleurs boucliers anti-érosion des régions arides. C’est une plante qui pousse normalement aux côtés des arbres, notamment le pin d’Alep. Et selon certains chercheurs comme Le Houérou, la disparition de la strate arborée des aires à Alfa explique les difficultés à régénérer cet écosystème alfatier.
Services écosystémiques et rôle dans la biodiversité
L’alfa agit comme une structure vivante :
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Ses touffes offrent un refuge à la microfaune, notamment les carabes, araignées, guêpes solitaires et lézards.
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Ses inflorescences attirent divers insectes pollinisateurs et prédateurs d’insectes ravageurs.
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En bordure de cultures, elle freine le vent, piège les sables, et protège les jeunes plantations des conditions extrêmes.
En intégrant l’alfa dans un système permaculturel, on améliore la résilience de l’écosystème tout en favorisant le retour de la faune auxiliaire.
💡 Astuce : Les touffes anciennes peuvent être partiellement dégagées pour créer de petits micro-habitats où les graines d’arbustes ou de légumineuses s’installent facilement.
Usages et valorisation de la plante
Cordages, nattes, paniers, chapeaux, papier artisanal ;
Paillage naturel pour potagers et jeunes arbres ;
Allume-feu et matériau biodégradable pour compost.
Aujourd’hui, l’alfa retrouve une place dans les projets de design écologique :
En paillage, ses fibres se décomposent lentement, protégeant le sol et réduisant l’arrosage.
En haie naturelle, elle sert de barrière anti-érosion et anti-vent.
En compost structurant, elle améliore l’aération des matières vertes humides.
En écoconstruction, en remplacement de la paille dans les mélanges terre-paille
Comment l'intégrer dans un design permaculturel
L’alfa peut s’intégrer dans plusieurs zones du design :
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Zone 4 (prairie ou haie naturelle) : pour protéger du vent et stabiliser le sol.
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Zone 3 (verger sec ou oliveraie) : en bordure, comme paillage vivant.
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Zone 5 (sauvage) : pour maintenir un écosystème refuge et nourricier.
👉 Associe-la avec :
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Armoise, lentisque, romarin : pour un cortège aromatique et mellifère.
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Cactées ou figuiers de Barbarie : pour renforcer la structure du terrain.
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Fabacées (sulla, luzerne) : pour enrichir le sol en azote à proximité.
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Le guide “De l’idée à la ferme” t’aide à préciser ton idée de projet et t’apporte des outils pratiques
L'Alfa, une plante sobre et puissante
L’alfa incarne parfaitement la logique permaculturelle : produire, protéger et régénérer.
Elle pousse sans arrosage, protège la vie du sol, fournit un matériau réutilisable et améliore la biodiversité.
En la réintroduisant dans les designs, on restaure à la fois les paysages dégradés et les savoir-faire traditionnels.
C’est une plante du passé… et une clé pour l’avenir des zones sèches.
Intégrer l’alfa dans une ferme ou un jardin en permaculture, c’est miser sur une plante sobre et puissante.
Elle structure, protège et enrichit, sans rien demander en retour.
Dans les paysages tunisiens, elle peut redevenir un symbole de résilience écologique — un pont entre la nature, la culture et la production durable.
Corinne Abbassi, co-fondatrice de L'ombre du palmier
L’ombre du palmier, c’est plus qu’une entreprise, c’est un choix de vie. Afin de vivre pleinement mes engagements pour un mode de vie qui ne nuit pas à la planète, j’ai choisi d’habiter à la campagne, et d’adopter une vie simple, autour d’une activité agricole, qui participe à fournir des besoins essentiels tout en contribuant à la régénération du paysage. Ce cheminement bien que personnel nécessite une transformation plus large. Et c’est pour cela que je partage avec vous mes expériences.
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