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Le jujubier sauvage, propriétés, comestible

Comment intégrer cet arbuste (trop) piquant

Et pourquoi tu devrais le faire

Ziziphus lotus : pourquoi le jujubier sauvage est un allié incontournable en zone aride

Saviez-vous que dans certaines régions de Tunisie, le jujubier sauvage – connu sous le nom scientifique Ziziphus lotus – est considéré comme un véritable gardien de la terre ? 🌍
Cet arbuste épineux, parfois négligé car jugé trop « sauvage », joue en réalité un rôle écologique majeur dans les régions arides et semi-arides. Espèce préforestière, elle prépare le terrain et protège les jeunes arbres. Intégrer le jujubier dans une ferme en permaculture, c’est miser sur la résilience et la biodiversité, et s’offrir une petite friandise sucrée en fin d’été .

Portrait du jujubier

  • Origine : Plante endémique des zones arides méditerranéennes et sahariennes.

  • Aspect : Arbuste épineux pouvant atteindre 2 à 3 mètres en tout sens, feuillage persistant.

  • Fleurs : Petites, discrètes mais mellifères, attirant abeilles, syrphes et autres pollinisateurs.

  • Fruits : Les jujubes, comestibles, riches en sucres naturels, vitamine C et antioxydants.

  • Un trésor pour la biodiversité

    Pollinisateurs : Ses fleurs fournissent nectar et pollen, une ressource précieuse dans les environnements secs où peu d’autres plantes fleurissent.

    Auxiliaires : Ses branches épineuses abritent oiseaux insectivores et petits mammifères, qui participent à la régulation naturelle des ravageurs.

    Insectes divers : Papillons et coléoptères y trouvent refuge et nourriture.

    Services écosystémiques pour la ferme

    • Stabilisation des sols : Grâce à ses racines profondes qui peuvent descendre jusqu’à 30m, le jujubier lutte contre l’érosion éolienne et hydrique.
    • Résilience climatique : Capable de survivre à la sécheresse, il apporte ombre et microclimat.
    • Ressource alimentaire et médicinale : Ses fruits sont consommés frais ou séchés, et ses feuilles utilisées en phytothérapie traditionnelle. Les fruits sont parfois broyés en farine et intégrés dans la bsissa. Riches en vitamine C les fruits renforcent l’immunité, et contiennent des substances émollientes qui calment la toux.
    • Corridor écologique : Planté en haies ou bosquets, il relie différents habitats et augmente la richesse faunistique de la ferme, tout en assurant une barrière défensive.
    En Tunisie, on dit que la terre au pied des jujubiers est très fertile, et on avait coutume d’en prélever pour la mettre dans le trou de plantation des fruitiers. Et de fait, avec son port compact et ses épines très agressives, il retient ses feuilles mortes et autres matières organiques à son pied, permettant au sol de rester protégé et de se régénérer. 
    Le jujubier est parmi les derniers témoins du passé arboré des régions centrales de la Tunisie. Cette espèce clé pourrait être déterminante dans les stratégies de reboisement durable. En effet, en jetant des graines d’arbres pionniers au milieu du buisson, on assure à l’arbre des conditions privilégiées pour son bon développement les premières années. 

    Comment intégrer le jujubier dans la ferme en permaculture?

    • En haies vives : pour protéger les cultures du vent et créer un abri pour la faune, associé à d’autres arbustes mellifères (romarin, caroubier, lentisque) pour une haie qui nourrit les abeilles.
    • Dans les zones marginales : talus, bordures de champs, pentes sujettes à l’érosion.
    • Comme plante nourricière : récolter et valoriser les jujubes (transformation en sirop, confitures, fruits séchés).

    On n’a pas trop cherché jusqu’à présent à le propager à la ferme, et on remarque que malgré les nombreuses graines, il ne se multiplie pas facilement tout seul. Depuis plus de 10 ans, il n’y a aucun nouveau plant qui s’est développé. 
    Avec son port imposant, il prend beaucoup d’espace au sol. Et ses épines sont vraiment redoutables. Alors ça n’encourage pas vraiment à l’intégrer. Mais aujourd’hui, avec le recul et dans le contexte du changement climatique, je ne vois que des intérêts. 
    Intégrer la biodiversité, ça a l’air compliqué lorsqu’on réfléchit avec les repères de l’agriculture conventionnelle. Mais si on prend un peu le temps de voir l’opportunité derrière le problème, on va trouver des solutions pertinentes. Après tout, avec un bon taille haie, c’est pas si compliqué de garder son buisson de jujubier dans une taille qui convient!

    Que faire lorsqu'un jujubier pousse près d'un fruitier?

    Chez nous dans la ferme, il y a quelques jujubiers qui sont collés aux oliviers. Et ça rend impossible la récolte. Pourtant, on les a conservé. En fait, on les a coupé à ras la première année, en pensant les tuer. Mais non! Cette plante incroyable a repoussé comme si de rien n’était. Et là, on s’est dit “Génial!”. On peut profiter de ses bienfaits toute l’année, bienfaits qui profitent aussi à l’olivier. Et lorsqu’arrive le moment de récolter les olives, on le coupe à ras à nouveau. 

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    Un pont entre tradition et modernité

    Le jujubier est présent depuis des millénaires dans la culture méditerranéenne. Utilisé pour ses fruits, ses vertus médicinales et son bois, il incarne une alliance entre savoirs traditionnels et agriculture durable moderne.
    Le réintégrer dans nos fermes, c’est renouer avec une logique de production en harmonie avec la nature.

    Le jujubier sauvage, un véritable allié

    Le jujubier n’est pas qu’une plante sauvage du désert. Il est un allié écologique, agricole et culturel.
    En l’intégrant dans une ferme en permaculture, on favorise la biodiversité, on protège le sol et on crée un écosystème productif et durable.
    En d’autres termes : le jujubier, c’est une plante de résilience pour les fermes de demain.

    Corinne Abbassi, co-fondatrice de L'ombre du palmier

    Corinne Abbassi experte en permaculture

    L’ombre du palmier, c’est plus qu’une entreprise, c’est un choix de vie. Afin de vivre pleinement mes engagements pour un mode de vie qui ne nuit pas à la planète, j’ai choisi d’habiter à la campagne, et d’adopter une vie simple, autour d’une activité agricole, qui participe à fournir des besoins essentiels tout en contribuant à la régénération du paysage. Ce cheminement bien que personnel nécessite une transformation plus large. Et c’est pour cela que je partage avec vous mes expériences. 

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