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Comment un mauvais design fait fuir l'eau

Et ce que ça peut te coûter

A toi et à la communauté!

Des chiffres qui font réfléchir

En Tunisie, environ 80 % des terres agricoles sont menacées par la dégradation des sols,  23 000 hectares de terres agricoles affectées chaque année. Le pays est en cours de désertification et vit en stress hydrique permanent avec une disponibilité en eau par habitant qui s’amenuise chaque année. Et pourtant, on voit chaque année ces images d’inondations et d’oueds qui débordent et dévastent, comme s’il fallait que l’eau soit évacuée le plus vite possible. Pareil en ville, avec ces gouttières qui pissent l’eau des toitures, transformant les rues en vraies rivières. Et en effet, c’est ce qui se passent, l’eau fuit et nos paysages restent secs!

Qu'est-ce qu'un mauvais design?

Voici quelques erreurs répandues, leurs mécanismes physiques, et comment elles font “fuir” l’eau :

Erreur

Ce qui se passe / le mécanisme

Conséquences sur l’eau

Cultures dans le sens de la penteL’eau de pluie descend rapidement le long de la pente, sans être freinée, sans s’infiltrer ; elle emporte sols superficiels, matière organique, semences, compost.Ruissellement fort, lessivage des sols, nappes peu rechargées, déserts locaux pendant la saison sèche.
Terrassements sans étude topographiqueModification de pente, suppression de courbes de niveau, construction de pentes non adaptées, fossés ou murets sans continuité, inégalités dans l’écoulement.Zones d’accumulation ou de ravinement, concentration du ruissellement, perte de sol, érosion, zones humides non désirées ou inondation localisée.
Drainage systématique par peur des inondationsCréation de canaux, fossés, drains qui évacuent l’eau rapidement vers l’aval ou vers la mer, sans retenir ni filtrer ; sol souvent compacté, imperméable sous-surface, faible infiltration.Perte des pics de pluie, nappes souterraines qui ne se rechargent pas, sécheresses accentuées, écosystèmes aquatiques ou zones humides naturelles perturbés.
 

Conséquences cumulées

  • Érosion : la perte de couche arable réduit la capacité du sol à retenir l’eau, à stocker les nutriments, à soutenir les plantes.

  • Réduction de la nappe phréatique : moins d’eau infiltrée → baisse des niveaux d’eau souterraine → puits et forages plus coûteux ou qui s’assèchent.

  • Augmentation de l’aridité locale / microclimat chaud : sols nus, moins de végétation = plus d’évaporation et de chaleur, effet “effet de serre” local.

  • Biodiversité appauvrie : plantes, micro-organismes, insectes qui vivent dans les sols ou en bordures d’eau souffrent du dessèchement ou de l’érosion.

  • Risque accru d’incendie : sol sec, végétation faible, accumulation de matière inflammable sans humidité pour l’atténuer.

Diagnostiquer ton terrain: est-ce que l'eau fuit?

Pour identifier où le design est mauvais, pose toi ces questions :

  • Le champ / la parcelle est-elle labourée ou plantée dans le sens de la pente ou en travers (courbe de niveau) ?

  • Y a-t-il des traces de ravines, sillons, coulées d’eau après pluie ?

  • Le sol sèche-t-il rapidement après une pluie ou reste-t-il humide longtemps en surface/près de la surface ?

  • Y a-t-il des zones où l’eau stagne ou s’accumule inutilement ? (indiquant mauvaise évacuation)

  • Le drainage est-il artificiel ou naturel ? Est-ce qu’on a canalisé l’eau sans prévoir d’infiltration ou de récupération ?

Ce qui est sûr c’est que dès qu’un sol est nu, il est dégradé. Un sol vivant, fertile et productif est un sol couvert à la fois par de la végétation vivante et par de la litière (matière morte)

Retours d'expérience

Le projet PROSOL

A l’échelle de sa zone d’intervention, le PROSOL a montré que les bonnes pratiques améliorent rapidement la situation. En tant qu’acteur d’un microprojet sur la gestion durable des ressources naturelles dans notre commune, nous avons su créer une dynamique et ouvrir les esprits pour l’adoption de pratiques régénérantes. 

Je t’invite à parcourir les webinaires que j’ai animé pour mieux comprendre le programme, l’état actuel des sols tunisiens ainsi que l’approche de la permaculture pour bien prendre soin des sols. Et si je parle des sols, plus que de l’eau, c’est qu’il s’agit des 2 faces d’un même sujet. 

Nos succès à L'ombre du palmier

Nous avons appliqué plusieurs techniques, intégrées dans notre design de l’eau dès le début de notre aventure sur cette parcelle. En effet, au démarrage en 2013, le sol était labouré plusieurs fois par an, les oliviers étaient très abîmés, et il y avait des signes manifestes d’érosion.

Aujourd’hui, on constate des améliorations notables, signe que la régénération est en marche:️ ️

  • les oliviers se sont stabilisés dans leur cycle végétal: fini les extrêmes avec des arbres qui prennent des chocs dès les premières chaleurs. 
  • Le sol est couvert à 60% en été et 80% après les pluies
  • Les plantes sauvages annuelles restent vivantes plus longtemps, et produisent plus de biomasse
Et cela avec des moyens limités, comme un accès restreint à l’irrigation. Ce qu’on a fait c’est:
  • des swales ou tabia, et ça a permis de stopper la perte de sol immédiatement, chez nous mais aussi chez nos voisins en aval
  • travail du sol en courbe de niveau avec notre charrue de Keyline une fois par an maximum
  • laisser l’herbe pousser, y compris le chiendent! 
  • laisser les feuilles mortes au pied des arbres
  • pailler les plus petites zones de culture comme les planches de légumes
PDC Tunisie success story

Pour aller plus loin, un guide complet pour toi 🎁

Le guide “De l’idée à la ferme” t’aide à préciser ton idée de projet et t’apporte des outils pratiques 

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Reprendre le pouvoir sur ton environnement

Un bon design du terrain change la donne. En restructurant la manière dont on plante, travaille le sol, terrasse, draine, on peut :

  • retenir beaucoup plus d’eau de pluie dans le sol,

  • limiter l’érosion et les pertes de sol,

  • recharger les nappes,

  • rendre les terres plus résilientes aux sécheresses et aux épisodes de pluies intenses.

Comment on a su faire tout ça, alors qu’on n’était pas des spécialistes en hydrologie ou en génie civil ou quoi que ce soit? Et bien simplement en suivant le cours de design en permaculture, le fameux PDC. Ce cours a déclenché chez nous le passage de “je ne sais pas à je peux”. Il y a bien sûr des règles de l’art pour tout, mais il y a aussi bien plus de choses qu’on peut faire soi-même avec quelques connaissances de bases et du bon sens. Et c’est justement ces connaissances de base qu’on transmet à notre tour dans le PDC

Corinne Abbassi, co-fondatrice de L'ombre du palmier

Corinne Abbassi experte en permaculture

L’ombre du palmier, c’est plus qu’une entreprise, c’est un choix de vie. Afin de vivre pleinement mes engagements pour un mode de vie qui ne nuit pas à la planète, j’ai choisi d’habiter à la campagne, et d’adopter une vie simple, autour d’une activité agricole, qui participe à fournir des besoins essentiels tout en contribuant à la régénération du paysage. Ce cheminement bien que personnel nécessite une transformation plus large. Et c’est pour cela que je partage avec vous mes expériences. 

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