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Ma cuisine en torchis

Ma cuisine en torchis

Le dôme nous permet déjà de vivre nos journées à la ferme dans de meilleures conditions. On est tout de même encore loin de pouvoir dire qu’il est fini et habitable. 

Avoir un coin cuisine à l’intérieur représente une étape importante dans ce processus. Pouvoir faire la vaisselle dans un évier, cuisiner à bonne hauteur, ranger dans des placards… autant de petites choses qui n’ont l’air de rien. Et nous avons remis à plus tard trop longtemps, aussi à la recherche de la bonne technique pour équiper un bâtiment courbe. 

La terre, toujours la terre

Ainsi on en revient toujours à la terre, qui se façonne à l’envie. Je me suis donc lancé un challenge personnel: profitant de l’absence de Basset qui œuvrait en Algérie, je me suis lancée. Nous avions déjà une bonne idée de la forme générale et de l’espace à consacrer. J’ai commencé par matérialiser le meuble au sol avec des galets que je comptais utiliser pour faire une frise au bas du meuble. 

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J’ai affiné la position pour être sûre que je pourrais ouvrir un petit frigo, circuler, et que bien sûr, ce soit harmonieux. Ensuite, j’ai entaillé l’enduit du mur du dôme, pour créer une accroche pour les murets du plan de travail. J’ai ajouté des gros clous pour armer cette accroche. 

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Le torchis, c’est quoi?

Mais au fait, savez-vous  ce qu’est le torchis? C’est une technique de construction qui consiste à enduire d’un mélange de terre/paille une armature, le plus souvent végétale, comme des tasseaux de bois, du bambous… On peut construire des maison entière, et cette technique est particulièrement pratique pour monter des cloisons intérieures. 

Et voilà comment je m’y suis prise

Du coup, en pensant avoir une meilleure prise du mélange sur l’armature j’ai d’abord pensé faire la structure des murs avec du grillage à fine maille, comme le grillage à poule. Mais cela a été difficile pour moi de lui donner une forme bien plane et régulière, et l’application de la boue paillée n’était pas aisée. J’ai donc remplacé le grillage par un morceau de clôture en roseau, que j’ai découpé à la bonne taille. C’est à dire en pensant aux dimensions finies du meuble, comprenant l’épaisseur de l’enduit et du plan de travail, des appareils ménagers à caser (dans mon cas, un frigo top, un petit réservoir d’eau et une bouteille de gaz). 

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Le roseau est certainement plus rigide que le grillage mais pour la prise du mélange, c’était pas facile. La boue glisse sur le roseau, le mélange s’est plusieurs fois écroulé. Heureusement ma fille de 7 ans est venue à la rescousse et à deux, en appliquant la pression des 2 côtés du mur en même temps, le mélange a tenu. 

Le dernier poteau, après m’être donc bien entrainée sur les 3 précédents, n’a pas voulu monter. J’étais seule, mais même sans l’aide de ma fille, j’étais parvenue à monter les autres. Et là, après plusieurs tentatives après l’écroulement de la boue, j’ai décidé de changer de technique. 

J’ai enlevé le rideau de roseau et j’ai monté le mur en empilant simplement des boules compactées de boue paillée, autrement dit en bauge. Le défi de cette technique n’est donc plus de faire adhérer la boue à l’armature, les boules de boues se tiennent bien. Par contre, le poids des étages de boue fait s’affaisser le mur: il se déforme en s’élargissant. 

Point de problème sans solution! J’aurais pu coffrer, mais j’avais pas assez de planches sous la main. Alors je me suis résolue à le monter progressivement en laissant des temps de séchage entre quelques étages, de façon à monter sur du dur. 

Et l’autre partie du comptoir?

Du coup, j’ai décidé d’employer cette technique aussi pour édifier l’autre partie du comptoir qui sépare la pièce. Finalement c’est beaucoup plus simple et rapide à monter si ce n’est les temps de pause pour garder une épaisseur constante. Pendant que ça sèche, je m’occupe de finir l’autre plan, qui doit accueillir l’évier et la plaque de cuisson. 

Je créé une armature avec des fer à béton pour supporter le poids de la plaque de cuisson et de l’évier. Avec un morceau de grillage à poule, je créé une margelle pour façonner le devant du comptoir. Pour les espaces du fonds et des côtés je dispose des morceau de roseau.

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L’autre partie du comptoir  servira aussi de séparation et de paravent pour cacher la cuisine. Il y aura le prolongement de l’autre plan de travail, et des rangements en dessous. Et aussi un comptoir plus haut et plus étroit, comme un bar. Ce sera la seule division de l’espace du dôme, avec peut-être l’échelle de la mezzanine selon où elle prendra place in fine. Les étagères des rangement sont faites avec une armature de roseau.

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Tout ça prend tournure !

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Je suis obligée d’interrompre le chantier j’espère pour pas longtemps, j’ai hâte d’attaquer les finitions, avec Basset qui a un sens de l’esthétique plus développé que moi. 

2 Comments

    • corinne

      Salut Eric, la cuisine évolue encore, nous recherchons encore la bonne technique pour la finition des comptoirs et nous sommes en train de rajouter un autre meuble, à droite le long du mur. Il contient un garde manger fabriqué à partir d’une vieille malle en osier puis un placard bas, qui ferme: on est un peu envahit par les souris! Reste aussi à améliorer l’écoulement de l’évier, un vieux modèle de récup pour lequel on ne trouve aujourd’hui que des petites bondes, du coup ça évacue pas bien. Grosso modo la cuisine est fonctionnelle, et nous sommes contents du rendu. On s’attaque maintenant à la cuisine extérieure, avec son four à pain/pizza et sa rocket plancha !

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